samedi 29 septembre 2012

Au chevet de la santé

Complexité et simplicité du système de santé.

Prenons le système bancaire : vous avez une offre, les banques, une demande, les clients, les entreprises ou ménages, et puis un régulateur. Ca fait trois acteurs, c'est un jeu assez simple, mais en fait, on se rend bien compte que ce n'est pas si simple que ça.

Dans le système de santé, on peut compter six acteurs : du côté de l'offre il y a 1. les médecins, 2. l'hôpital, et du côté de la demande, il y a les patients, et des intermédiaires, l'Etat, des régulateurs et l'industrie pharmaceutique. C'est un mécanisme qui paraît immédiatement plus complexe et, en même temps, si on veut des économies, ça permet de jouer sur plusieurs acteurs à la fois.

Si on compare avec la retraite, c'est aussi beaucoup plus compliqué. La retraite consiste juste à faire de la répartition entre les actifs et les inactifs. Dans la santé, au-délà de cette problématique de répartition, il y a aussi la "production" de soins. Cette dimension ajoute de la complexité dans le juste dimensionnement des moyens de soins à mettre en oeuvre, et de leur bon impact, opportun et proportionné, et pas trop pour gagner plus d'argent, ou pas assez parce que le médecin n'est pas incité à répondre à la demande.

La santé est aussi un secteur où étrangement le progrès technique augmente les dépenses — et non les coûts comme on l'entend un peu trop souvent. Sans doute un peu comme le nucléaire.
Le traitement des maladies cardio-vasculaires par des techniques non invasives réduit considérablement le coût de l'opération, le temps de l'hospitalisation, sans parler du confort du malade.
On peut distinguer deux types de progrès. Soit une nouvelle technique se substitue à une ancienne, et elle moins chère ou apporte des résultats bien meilleurs, et donc les dépenses baissent avec les coûts ; soit la nouvelle technique est diffusée et utilisée de façon plus largement préventive, et dans ce cas, les dépenses augmentent malgré le gain sur les coûts.

Le problème du "trou de la sécu" est relativement simple. On veut de plus en plus de services de santé, on veut de plus en plus intégrer les progrès techniques et avoir une santé de plus en plus luxueuse. (Est-ce bien utile ?) Un des problèmes est donc de trouver les ressources à mettre en face de ces nouveaux besoins, de ces nouvelles dépenses, de ces nouveaux choix qui sont fait en matière de santé. Le fameux "trou de la sécu" ne fait qu'exprimer le mode de financement collectif et qui vient constater un petit peu a posteriori que les besoins ont augmenté, et qu'il faut trouver le financement ce que tout le monde procrastine à faire.

Quand on rapporte le gain de service rendu en terme de qualité de vie aux dépenses engagées, les prix ont baissé. On ne montre pas assez les bénéfices, les contre-parties liées à l'amélioration de la santé et de la longévité. Murphy et Topel, deux économistes américains, montrent que entre 1970 et 2000, les gains en espérance de vie auraient ajouté à la richesse nationale, chaque année, une valeur équivalente à environ 50 % du PIB.

Nous venons de subir une contraction de l'activité tout à fait considérable, nous sommes englués dans une crise importante. Cette crise financière ne risque-t-elle pas de réduire durablement notre activité, c'est-à-dire notre niveau de richesse. Et à ce moment là, la question qui se pose à notre système de santé, c'est celle d'un financement qui déjà en 2007 était insuffisant, dans un contexte lourdement plus dégradé qu'en 2007. Il y a un problème d'ajustement structurel de notre système de santé. Doit-on alors augmenté les recettes, la CSG par exemple, ou faire des économies sur les dépenses ?

La complexité du système de santé offre des opportunités : si les patients patientent, si les hôpitaux sont mieux gérés, si les médecins arrêtent de faire n'importe quoi, si l'industrie pharmaceutique arrête ces délires, si l'Etat intervient intelligemment, le problème serait assez facile à régler. On peut intervenir sur plusieurs fronts en même temps et de ce fait l'effort porté par chacun est inférieur. Ce n'est pas tant un problème de recettes / dépenses qu'un problème d'inégalité.

Le taux de couverture, le coût des assurances, l'accès au soins, les tarifs : tout est un peu lié.
L'écart d'espérance de vie entre un manoeuvre et son directeur est de 8 ans dans tous les pays développés.
Il n'y a qu'au Royaume-Uni qu'un système a été mis en place pour réduire ces inégalités sociales de santé. Il s'agit en fait d'inégalité comportementales sur le tabac et l'alcool.

Il faut faire des gains d'efficience : obtenir de dépenser moins pour le même résultat. Le système français est mauvais dans ce domaine, parce qu'extrêmement laxiste. Les acteurs ont une immense liberté. La défense de la médecine libérale va de pair avec un refus d'intégrer des objectifs collectifs qui seraient ceux d'une assurance-maladie bien comprise.

Depuis la loi Bachelot de 2009, hôpitaux et médecine de ville sont enfin coordonnés par des agences régionales de santé, même si ces agences n'ont pas encore assez de pouvoir pour rationaliser l'offre de soins. Mais il y a en France collusion entre patients et médecins pour que rien ne soit fait pour faire des économies.

L'Etat en France est trop soumis à l'intérêt des médecins. L'Etat est aussi un perturbateur dans les négociations entre l'assurance-maladie et les médecins. Il y a des relais parlementaires, des lobbys de médecins très importants. Il y avait dans le projet de loi Bachelot des contraintes sur l'implantation géographique des médecins qui ont été proposées par le ministre au Parlement, qui les a faites sauter. De même pour les "testings" pour vérifier que les médecins ne discriminent pas les patients CMU. Tous les dispositifs contraignants ont été amendés, éliminés par les parlementaires.

vendredi 18 juin 2010

"La barre au centre, gouvernez comme ça"

On a un problème majeur, là.
Pas du genre qui fera des morts. Parce que bon, de toutes façons, mort, c'est écrit dans les notes de bas de page du contrat. Alors on ne va pas y revenir. Ça, c'est fait.

Majeur, c'est amusant, parce que les mineurs c'est important aussi. Les mineurs d'aujourd'hui sont les majeurs de demain. Ceux qui paieront les retraites. Pendant 50 ans de cotisation.

Problème majeur donc.

Parce que, vous voyez, la durée de vie d'une espèce (la nôtre en l'occurrence), c'est pas énorme.
La vie, au sens de cette activité biologique commune terrestre, est apparue il y a 3,8 milliards d'année.
Il y a 55 millions d'année, les premiers primates viennent voir ce qu'il y a de nouveau dans les bacs.

Ils ont fait quoi les mecs pendant 3,745 milliards d'année ? A part se prendre des pluies de météorites, des explosions volcaniques, des ères glaciaires sur le coin de l'arcade sourcilière, qu'ils avaient fort prononcée, soit dit en passant ?

Et après, il a encore fallu 48 millions d'année pour que le premier hominidé trouve que, oui, la vie sur terre valait la peine d'être vécu. Et pourtant, ils n'avaient pas d'iPad à l'époque.

Ensuite, chaque espéce d'homo a vécu 1 à 2 millions d'année.
Homo sapiens, Cro magnon en fait, est apparu il n'y a que 35 000 ans. Il lui reste donc presque tout son millionnénaire (par néoanalogie avec millénaire), soit 40 000 générations.


Et nous avons fait quoi en 1 400 générations ?
1 400... vous imaginez que, en fait, si Cro Magnon avait commencé à tenir des registres d'état civil, vous pourriez retrouvez votre arrière-arrière-...1 400 fois...-grand-mère ?

Et bien, ta mamie là, pour résoudre des problèmes dans la durée, elle a inventé la culture.
La culture, c'est la meilleure façon de transmettre des moyens de résoudre des problèmes si longtemps qu'à la fin on en oublie l'origine de tout ça.

Mais, depuis les Lumières, grosso modo 13 générations, la culture évolue et diverge en perdant de vue les problèmes dont elle nous protégeait. Je dis "la" culture en général. Mais c'est bien de chaque culture individuellement dont je veux parler.

Et c'est bien ou c'est pas bien ?

Je ne sais pas. Je m'en moque un peu, même si ces chambardements ont leur part de responsabilité dans les maux du moment.


Mais là, on commence à avoir de bons gros vrais problèmes : démantèlement de la société, menaces environnementales, dérives financiarisantes.

La culture comme solution. Oui, oui, oui, si, si, vous verrez.
Enfin non : nous ne serons plus là.


En attendant, on appellera ça des règles. Des lois, des traités par-ci, par-là.
Voire une forme de morale finalement. Au sens d'un système de principes partagés et reconnus comme justes.

Parfois, je me demande si je ne suis pas du genre post-chrétien de gauche.


Mais alors, surtout, la politique, c'est accessoire. Le plus important, c'est la société, ses mouvements, ses choix. Et la politique devrait se faire plus humble face à ça.

L'élection du président de la République au suffrage universel direct est sans doute un grand désastre dans ce domaine.

Il n'y a que la société dans son ensemble qui puisse prendre de vraies décisions. Le peuple, souverain. C'est écrit tout en haut, dans la Constitution.

Les partis politiques ne sont que les reflets de quelques vagues de la société.
Et en ce moment, au centre, c'est plutôt la risée, dans les deux sens du terme d'ailleurs.


Alors, je n'ai pas trop envie d'attendre 13 générations de plus pour qu'un sursaut se produise, vous comprenez ?


Parce que 40 000 générations de petits-enfants nous regardent déjà gesticuler et faire des ronds dans l'eau, entre deux grosses vagues.


Cherche capitaine désespérément.


PS : le titre, c'est un ordre de barre, dans la Marine, quand on ne sait plus trop où on en est et qu'il nous faut un peu de temps pour faire le point, tu vois ?

lundi 10 mai 2010

Des marchés financiers, de l'Europe, de ton avenir.

Les bourses mondiales connaissent de très importantes variations. Les doutes liés à l'activation du plan d'aide de l'Union Européenne à la Grèce et les révision à la baisse des notes des dettes souveraines de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal ne doivent pas y être étrangers.
L'Euro est également emporté et continue de se déprécier.
Et au passage, le Dow Jones a connu sa plus forte variation au cours d'une journée depuis sa création (-9,06%).

Les marchés ont donc jugé probable la faillite de la Grèce à terme, risquant d'entraîner celle de l'Espagne et du Portugal.

Dans le même sillage, le gouvernement français annonce son train de mesures d'austérité : gel des dépenses de l'Etat, des territoires, des dépenses sociales, rabotage des niches fiscales. L'objectif est de ramener le déficit public à 6% du PIB dès 2011 et à 3% dès 2013 (contre 7,9% en 2009 et 8,2% attendus pour 2010). Et ceci afin de revenir dans les clous du pacte de stabilité monétaire.

Dès ce lundi, l'Europe a commencé à se doter de moyens pour protéger l'Euro et autorisant la Commission à prêter 60 milliards d'Euros en son nom et en établissant un fonds de 440 milliards supplémentaires à prêter par les Etats membres qui peuvent se le permettre.

Barack Obama assure l'Europe du soutien américain, notamment au travers des interventions du FMI.

Clairement, la situation est hors de contrôle, très grave. Crise des dettes européennes, crise de l'Euro, crise de l'Europe. Les marchés ont la puissance de feu de casser l'Euro facilement. Ils ont les armes qu'il faut, ils maîtrisent les mécanismes monétaires qui peuvent détruire cet embryon d'Europe. Et ils ont de bonnes raisons de le faire. Notre malheur est que nous n'allons pas pouvoir la restaurer rapidement.

Il y a un conflit majeur entre les marchés (planétaires) et les politiques (nationaux).
Contrairement à ce que l'on pensait , pour l'instant, les marchés ont repris la main au détriment des États.

L'Europe est bancale. Depuis longtemps. Mal fichue. Sans gouvernement économique. Avec un système institutionnel mal fait. Aucun mécanisme de solidarité interne n'existe concrètement, on le voit bien avec la Grèce.
Il a fallu 6 mois à l'Europe pour répondre à la question des marchés : "Que faites-vous pour assister un État membre qui défaille ?". 6 mois. Pour l'Allemagne concède. Daigne.

Si les États européens avaient réagi plus tôt, il n'y aurait jamais eu de crise grecque.

"In war, you win or lose, live or die - and the difference is an eyelash."
- General Douglas MacArthur

Évidemment, les marchés vont tester la solidité, la profondeur de ce nouvel objet financier encore très incertain, inconnu. Et dans cette séance de tests à venir, tout est possible. Les endoscopies ne sont jamais agréables. Et les anesthésies collectives peu pratiquées.

Que faudrait-il faire ?
Le processus d'intégration est directement en cause. Depuis la création de l'Euro, il ne se passe plus rien. Les égoïsmes ont repris le dessus. Le chacun pour soi est revenu au goût du jour, l'air de rien. Les marchés l'ont compris. Ils ont commencé à exploiter cette défaillance stratégique. Nous sommes au milieu d'un gué, à découvert, prêts à nous faire traire, État après État.

Vite, il faut reprendre la marche vers l'intégration européenne. Donner des moyens à la Commission, à la Banque Européenne d'Investissement en matière d'emprunt. Jacques Delors l'avait proposé il y a vingt ans. Ce que l'Europe des Nations n'a jamais accepté.
La BCE a, dans les limites de ses compétences, été exemplaire, réactive.

Ou bien l'Europe est cassée par les marchés. Ou bien l'Europe repart - mais derrière quel leader ? Et avec quelle volonté des peuples ? Cette question est d'autant plus aiguë que les opinions ne vont pas rester indifférentes aux plans de rigueur à venir.

L'incertitude domine.
Il faudrait 600 milliards d'Euros pour éviter l'éclatement de la bulle des dettes souveraines.

Où est notre unité politique pour traiter ces questions ?
Les adversaires des étapes précédentes de la construction européenne, nous sommes en train de leur donner raison.

La construction de la Banque Européenne repose sur l'illusion que les marchés peuvent s'auto-réguler, en l'absence de tout contrôle politique qui assure que la croissance générée permette de compenser à terme la dette contractée.

Notre avenir dépend de notre capacité à rompre avec nos habitudes.
Ce message s'adresse surtout à nos amis d'Outre-Rhin dont les responsables politiques n'assument pas les choix politiques monétaires passés.

Peut-on dans cette période poser la question de savoir comment sortir un pays de la zone Euro ?
Le discours allemand sur la "punition" des Grecs était surréaliste. La responsabilité de l'Allemagne est importante.
La raison seule ne nous protégera des marchés. 43% des exportations de l'Allemagne sont tournées vers la zone Euro. Qui sont les PIGS ?

Entre les États-Unis, qui reprennent la route de la croissance et recréent des emplois, et l'Asie-Chine, impériale et conquérante, l'Europe découvre son déclin.

Où est l'Europe politique ? Où est notre destinée commune ? Quelle est le point de convergence ?

samedi 28 novembre 2009

Régionales Lorraine

Alors voilà, c'est reparti, la cocotte se remet à chauffer : c'est bientôt le retour des élections régionales.
(notez dans vos calepins, les 14 et 21 mars 2010, pile entre les vacances d'hiver et celles de Pâques)

Les élections directes, je ne comprends pas pourquoi on en a autant. Présidentielles, législatives, européennes, régionales, municipales, cantonales, plus les référendums. En gros, il n'y a que pour les sénatoriales où on est peinard. Quel bordel, non ? Ça donne quelle représentativité, au final ?

Faute de compétences dans le domaine, je ne vais pas rentrer dans le détail de notre Constitution.
Mais, un jour, si un type influent pouvait remettre tout ça à plat, ce serait bon.

La politique, c'est la conduite des affaires publiques. De quelles affaires publiques parle-t-on là ?
De toutes celles pour lesquelles j'accepte de payer pour que des institutions non marchandes les prennent en charge.

Assis dans mon canapé, je regarde autour de moi. Il me faut de l'eau, un marché, de l'électricité, des routes, des voies ferrées, des réseaux de télécommunication, des centres de soin, des écoles, des salles de spectacle, des aménagements sportifs, des trucs comme ça quoi.

Je ne vois pas comment on peut expliquer qu'il y ait besoin de plus de deux niveaux pour gérer tout ça : un national, qui concentre les compétences à champ d'application étendu, et un local, qui permet les arbitrages d'implantation et la gestion à échelle humaine. Tout le reste n'est que vétille (péremptoire ? :p)

Évidemment, après, il faut aussi contrôler les marchés financiers, garantir l'intégrité de nos institutions, entretenir des relations saines avec les autres puissances politiques, tous les trucs qui devraient être gérés à l'échelle du continent. Le maintien de la biodiversité, la sécurité alimentaire, le réchauffement climatique. Là, c'est autre chose, c'est un autre débat (on peut tenter de l'avoir à un niveau inférieur, mais ce serait un leurre).

Hors donc, voilà-t-y pas que les Régionales approchent. Dans 26 régions, nous allons voter. Oui, 26. Avant, je pensais qu'il y en avait 22, mais en fait non, il y a aussi des DOM TOM (ROM ?), sans compter Mayotte, qui trépigne.

Les régions sont nées d'un échec : le "non" au référendum de 69, qui rangea de Gaulle dans des manuels d'histoire, sur les étagères de nos bibliothèques.
Du coup, c'est devenu un machin un peu boiteux, coincé entre les historiques Chambres de Commerce et d'Industrie et les préfectures de région, sans parler des pôles de compétitivité.

Vraiment, je ne vois pas l'intérêt de voter à nouveau pour élire un pouvoir exécutif intermédiaire. Je n'aime pas les intermédiaires (surtout financiers cela dit).

On ne devrait voter que trois fois : pour élire les députés, les administrateurs et les juges.

Bref, quoiqu'il en soit, j'ai rencontré un candidat à la tête de liste Modem en Lorraine, Claude Bellei.
Je vais vous dire, c'est pas le genre de gars à s'encombrer de l'avis des autres, mais je sais qu'on partage les mêmes valeurs, les mêmes principes directeurs, et je sais que, quand il aura à le faire, il prendra les mêmes décisions que moi : celles qui respectent ces valeurs de liberté, de responsabilité, de justice et d'épanouissement que nous partageons.

samedi 1 août 2009

#LMAB09


Ce fut une journée rare. Une journée précieuse.

Réveil à 5h15. Déjà, la veille, concevoir l'idée que je dusse me lever avant le soleil fut une épreuve en soi.

Dehors, pas un spatz ne pépiait. Ou alors, je ne les remarquai pas. C'est bien possible.

A la gare de Metz, je m'amputai de ma moitié. Heureusement toujours à demi-endormi, je survécus à la douleur de cette ablation. Ceci sans anesthésie. Pourtant remboursée, dans les opérations si délicates. It is the Crisis, you know. Faut être solidaire. Et prendre des génériques.

[petite digression télévisuelle] A propos de générique, faut reconnaître que la bande-son de l'Amour est dans le pré est assez fortiche. Chaque titre qui passe, en fond, couvert par les meuglements et autres ricanements primesautiers, mérite qu'on s'y intéresse un instant. Déjà, dans le générique, ah tiens, puisqu'on en parle, le titre entêtant de James Blunt, accrocheur "My life is brillant, my life is pure, I saw an angel, of that I'm sure" avec son jouli ptit air de piano et tout, mais aussi, après. J'en ai pris conscience en reconnaissant un titre de Death in Vegas de 1999, "Alladin's story". Et ouais. C'est pas sur Secret Story qu'on travaille la bande-son hein.

De retour à la maison, j'écoutai ma raison qui proposait de me replonger dans un coma forcé.

Réveil à 10h35. Ah. Voilà. C'est comme ça que ça devrait être tous les jours ! À cette heure là, tout est en place. Les figurants, le décor, la lumière. Le protagoniste peut faire son entrée (vanité ? nan).

Par une complexe opération de transposition spacio-temporelle, j'arrive sur le site de Chambley.

@jcdr, journaliste professionnel senior confirmé pour de vrai de France 3, a convié tout ce que la twittosphère de Lorraine compte de bloggers et autres parasites 2.0 dans mon genre à un pic-nic #republiquedesblogs avec entrée VIP.

Ouais.

J'arrive vers 12h45 sur le parking public (tout en bas à droite, entre Toubouctou et Anchorage) il fait déjà chaud. Mon Tweetie a aussi besoin d'être rafraichi. Edge, une seule barre. Erk. @defred semble être déjà sur place. Mais il ne donnera plus de signe de vie. Biatche. Me voilà en route vers le hangar 610, en haut à gauche, entre Moscou et Téhéran.

Arrivé au hangar 610, je me rends compte que je suis plus crétin qu'un Bidochon à son premier rendez-vous avec sa Raymonde. Pas de jambon dans son torchon, pas d'arrosoir. Crotte. À quoi ça ressemble un blogueur messin ? Sans doute courbé sur son 3GS à pianoter avec furie.

Et là, gros plantage de notre ami @jcdr. Et oui, vous comprenez. Le Conseil Régional a fait péter le Marco Tullio alors bon.

Un chesseburger (ie. un steak haché et de l'emmental dans une demi-baguette, n'oublions pas que nous sommes en Lorraine) et un Coca Light (et oui, n'oublions pas que je n'ai plus 20 ans) plus tard, les impérieuses nécessités de la chose animale tentent subitement de bouleverser l'ordre et la causalité maîtrisés qui caractérisent l'enchaînement des événements de cette journée toute consacrée à la gloire des grandes réalisations humaines, et je veux parler du vol aérostatique, dont c'est ici la grande fête mondiale biennale (et non bianale, ce qui serait tout de même assez cocasse).

Et alors là, il y a un gros truc à retenir pour l'année prochaine pour jouir d'un espace de recueillement postérieur spirituel digne d'un VIP. Rendez-vous dans le hangar de la société GECI qui fabrique le SkyLander et met accessoirement à disposition des visiteurs ses lieux de commodités, que j'ai honoré justement.

C'est à ce moment que @stauziede signale qu'il vient de croiser @jcdr !! Ah ah ah. Quoiqu'amusant, je n'en suis pas moins toujours au même point. C'est-à-dire nulle part.

"Hey ! Vous êtes où ?
- Devant le camion animation."

Il y a bien un camion du Conseil Régional de Lorraine qui passe du Johnny Halliday à tue-tête, mais d'animation, point.

Quand soudain, enfin, une bannière de France 3 poignit à l'horizon. Il était temps. J'étais sur le point d'incendier une fabrique de cierge pour m'en remettre à la volonté de Sainte-Rita et à son expertise dans le domaine des causes désespérées.

Mais voilà.

L'accès pour accéder n'était pas accessible.

Faut-il braver l'interdit ? Attention hein. Nous sommes en Lorraine, n'oublions pas. Une terre majoritairement marquée par 50 ans d'une germanisation accélérée.

Je me rappelai judicieusement que l'Innerfrankreich, dont fait partie la Meurthe-et-Moselle de Chambley, fut épargné par cette acculturation disciplinaire et transgressa gauloisement l'interdit.

Je fus accueilli par un "On a enfin retrouvé PapaFrantz !", un peu sur l'air de la 7ème Compagnie. Je retrouvai @jcdr, @stauziede (toujours impressionant de rencontrer une telle sommité en vrai !), @defred (celui de tout-metz.com), @etauziede (avec son gros appendice) et @pamy (et son super tee-shirt que c'est elle qui commande).

J'ai raté @lebateleur2 et @undessinparjour de peu... quel dommage !

@jcdr nous a fait rapidement visiter la "rédaction" locale, dans deux camping-cars complément réaménagés en studio.

Il y avait un PC avec un clavier pour les blondes, avec des touches colorées. C'était très joli. Le reste, j'ai rien compris. @jcdr a expliqué plein de trucs techniques à @stauziede (mais pas comment se servir d'un dictaphone numérique, ahaha, private joke inside). Après un petit jus d'orange (une sorte de rétro-redevance), notre hôte doit s'occuper de son direct (cf. http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=b54a_1920 à partir de 12min 30s). Et oui, c'est un pro, en plein boulot !

@pamy, @stauziede, @etauziede, @defred, @papafrantz - courtesy of @jcdr

Sur la photo, vous l'aurez peut-être remarqué, je ne tiens personne par les épaules. C'est parce que je n'ai pas d'ami.
Ah si tiens, peut-être celui qui est accroupi. Mais je ne me souviens plus de son nom. Il ne doit pas avoir de compte Twitter en plus...

Cette fabuleuse journée prend fin. Côté ballons, aérostats, mongolfières, tout ça, le bilan est assez modéré.

Il y avait plein d'exposants, un peu comme une petite foire. Le thème dominant, c'était le bio. Je n'ai pas eu le temps de m'y arrêter, mais un stand a retenu mon attention : "Toucher euphonique derviche 15 €". C'était tout à la fois intrigant et ridicule.

Dans le petit train qui nous ramenait au parking en nous assourdissant de musique cubaine genre Buena Vista Social Club, Stéphane a eu du mal à se servir de son gros chibre téléscopique ; Édouard... et bien disons qu'Édouard est un garçon vraiment très sympa, mais à qui je ne pourrai que conseiller de voyager un peu pour percevoir, palper certaines réalités politiques de notre pays qui font que, et bien non, la Bretagne n'est pas rattachée au DOM-TOM et que, non Paris n'est pas la seule ville de l'autre côté de la gare de Metz ; et, non, Pamy (merde, du coup, je ne connais même pas son vrai prénom !), contrairement au rumeurs établies, n'est pas enceinte. Ou alors pas trop, et ça ne se voit pas.

Une journée nouvelle. Une journée rare, comme j'en voudrai d'autres. S'il vous plaît, toi là-haut, dans ta grande indifférence, le Directeur Artistique de tout ce plan, entre deux rails, pense à m'en remettre une dose de temps en temps.

PS : @defred m'a dit le prénom de son enfant à naître en octobre mais il m'a fait promettre de ne rien dire. Et comme je pourrai en avoir besoin un jour, en cas de conflit avec ma banque, je resterai muet (mdr).

Et merci Jean-Christophe, GG.

jeudi 16 avril 2009

Vinvin et Suprême NKM

"Le membre du Gouvernement que je préfère ?"

On a du mal à répondre, non ?
On pense d'abord à ceux qu'on ne voudrait plus voir !

Mais alors, moi, cash, je vous réponds Nathalie Koczs... Kochius... Nathalie-dont-le-nom-ne-s'écrit-pas, NKM.
Faut pas me demander pourquoi, c'est comme ça. Je sais, ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas bien peut-être, mais on ne se refait pas !

Et alors voilà, Nathalie est en voyage d'études à San Francisco aujourd'hui :



Et qui étudie-t-elle ?
Mon Vinvin ! Incroyable ! Le choc des monstres !

Pourtant, il nous avait prévenu, le Vinvin.

Et voilà le résultat.


Puis, mon moment de grâce - merci Twitter :



... que n'aurais-je donné pour être un petite souris à ce moment-là !